Colin.                                             207
C OLIN (Jean-François), danseur de corde et entrepreneur de spectacles aux foires, où il parut dès 1740, avait épousé la veuve de Restier, comme lui directeur forain. Il s'associa plus tard avec le fils de sa femme et leur troupe porta le nom de Troupe des sieurs Colin et Restier fils; elle a représenté entre autres pièces : h Fée Acarenne, pantomime (août 1745); Arle­quin, Pierrot et Aphanel pris esclaves dans VIle sauvage, panto­mime (septembre 1745) '■> Arlequin pris esclave par les Turcs, pantomime (3 juillet 1746); le Grand Festin de Pierre, panto­mime (septembre 1746), et la Découverte de l'île de la Félicité, pantomime (foire Saint-Laurent 1746).
(Dictionnaire des Théâtres, I, 272, 277 j II, 259, 498, 542.)
Cejourd'hui vendredi 26 août 1740, en l'hôtel et par-devant nous Mathias Demortain, etc., eft comparu fleur Jean-François Colin, danfeur de corde, demeurant à Paris, rue Guérin-Boiffeau, ftipulant pour Jeanne Reftier, fa belle-fille, demeurant avec lui : Lequel nous a rendu plainte à l'encontre de cinq particuliers à lui inconnus, portant épée, dont deux qu'il a appris fe nommer Dallentuile et être frères, et nous a dit que le jour d'hier, fur les cinq heures ou environ de relevée, lefdits particuliers ci-deffus nommés et défignés fe feroient préfentés à la porte du jeu du comparant dans le préau de la foire St-Laurent en difant qu'ils vouloient entrer pour parler à quelqu'un qui y étoit entré. A l'effet de quoi ils dépofèrent à la femme Châteauneuf, portière, un louis d'or de 24 livres; qu'étant entrés dans ledit jeu ils ont été à la loge de ladite fille Reftier qui y étoit et s'habilloit pour danfer fur la corde ; que lefdits particuliers ayant fait plufieurs infultes à ladite fille Reftier, elle les auroit engagés à fe retirer, ce qu'ils n'auroient voulu faire : au contraire, l'un defdits deux frères Dallentuile, qui eft plus petit que l'autre et vêtu d'un habit noir, auroit porté la main fur la gorge de la fille Reftier qui l'ayant repouffé et dc nouveau dit de s'en aller à fa place et de lui laifler la liberté de s'ha­biller, ledit Dallentuile lui auroit mis la main fous les jupes, et de force et violence auroit voulu lui faire des attouchemens que fa pudeur n'ayant pu fupporter, elle auroit vivement repouffé ledit Dallentuile et crié à elle. Ce que voyant, ledit Dallentuile fe feroit emporté de colère, traitant ladite
«fille Reftier de b........„ p....., g.... et autres injures et invectives, l'auroit
battue et excédée de coups de pied ct de poing au corps et à Ia tête, 'et au­roient pris la fuite après s'être forcément fait rendre le louis d'or qu'ils avoient laiffé à la portière. Et comme c'eft une infulte des plus marquées et dc deffein prémédité faite par lefdits particuliers à ladite fille Reftier; que, par les coups dont elle a été frappée par ledit Dallentuile, elle fe trouve